L'astrophysicien Thomas Jarrett (Caltech) a recueilli de nombreuses données (télescopes spatiaux Spitzer et Hubble, observatoires au sol) en optique, en infrarouge et en ultraviolet pour évaluer la formation des étoiles dans cette galaxie. Verdict : dans l'anneau et la traînée, les étoiles naissent à un rythme modéré (2 à 4 masses solaires par an) mais plus élevé que dans notre Voie lactée.
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La Galaxie du Tétard
Une collision avec une autre galaxie, peut-être tapie en arrière-plan, a formé cette étrange galaxie du Têtard. Aujourd'hui, une étude américaine révèle la naissance d'étoiles dans sa queue.
Galaxie du têtard
les astronomes leur ont trouvé des surnoms évocateurs : la Souris, la Guitare, les Antennes... ou le Têtard. Elle se situe dans la constellation du dragon.
En contemplant leurs formes étranges, les astronomes leur ont trouvé des surnoms évocateurs : la Souris, la Guitare, les Antennes... ou le Têtard. Cette galaxie située à 420 millions d'années-lumière, dans la constellation du Dragon, présente comme ses consoeurs un étrange sillage de gaz et d'étoiles. "Mais ce qui rend cet objet exceptionnel, c'est la présence simultanée d'une traînée et d'un anneau", souligne l'astrophysicien Pierre-Alain Duc, du CEA, spécialiste des collisions de galaxies.
La morphologie de ce type d'objet résulte d'une rencontre avec une galaxie voisine. Arrachés par les forces de maréess, le gaz et les étoiles périphériques ont formé une traînée. Celle du Têtard s'étend sur 250 000 années-lumière, presque le triple du diamètre de la Voie lactée. Quant à l'anneau, il est probablement dû à l'onde de choc résultant de la collision entre les deux objets, il y a à peine 100 à 200 millions d'années.
La queue contient même deux régions très actives. Il s'agit, comme l'a montré Hubble, d'amas stellaires très massifs, dont un de 1,6 million de masses solaires. L'origine de cette pouponnière d'étoiles ? Une recondensation, à certains endroits de la traînée, du gaz arraché par les forces de marées. "Ces régions peuvent évoluer en amas globulaires et même, s'il y a assez de matière, en galaxies naines satellites. Dans d'autres cas, les étoiles créées retomberont, par le simple effet de la gravité, sur la galaxie mère", explique Pierre-Alain Duc.
